21 nov. 2010

The Raft Of The Medusa


Ça devait bien faire une semaine. Une semaine où nous sommes bel et bien restés cloitrer chez toi. Bordel le temps est passé si vite. What a fucking mess que cette piaule. Il y avait des dizaines et des dizaines de boîtes à pizzas vides accumulées par terre. Festin pour les quelques fourmis que l’on apercevait. Et les mégots de cigarettes faisaient quasiment office de moquette tellement ils jonchaient le sol. Une semaine à vivre dans la crasse la plus totale. On se serait cru derniers survivants sur cette salope de planète earth après l’apocalypse. Sauf que celle-ci se serait déroulée uniquement dans ce salon-cuisine-chambre pas salle de bain.

On est resté dans cette bulle et on s’est totalement éloigné du monde. Et puis de toute façon, vu notre état, à quoi bon s'y mêler. Tous les deux sur ton lit et toujours silencieux. A croire qu’on aimait ça, ne pas parler. Il ne restait pourtant que deux heures à ce « nous deux » mais on ne voulait pas se l’avouer, je crois. Ne pas le dire à haute voix en tout cas. La neige commençait à faire son apparition. On avait vue sur les toits et voir ce manteau blanc se déposer si délicatement m’a littéralement hypnotisée. Je me suis glissée hors du lit jusqu’au velux pour suivre sa descente du ciel aux tuiles de ces petites maisons et aux trottoirs déjà immaculés.

Si cette scène pouvait faire partie d’un film, de mon film, je l’aurais filmée en slow mo. Ralentie, ralentie, ralentir jusqu’à l’excès pour faire durer le plaisir de voir ces flocons si éphémères, si pures et si fragiles tenter tant bien que mal de trouver leur place les uns au dessus des autres. Comme toujours devant ce spectacle, j’avais l’air d’une gosse tellement j’étais émerveillée. Et savoir que tu cachais ton petit sourire en coin face à ma réaction m’enchantait encore plus.

Il n’y avait que ça pour te réjouir car, de toute façon, ce paysage tu le connaissais déjà par cœur. Plus qu’une heure. Allongé sur le lit, cigarette au bec, briquet à la main, tu semblais serein à l’extérieur mais j’espérais que tout comme moi tu bouillonnais de l’intérieur. Je t’ai rejoint sur le lit et me suis étendue de tout mon long. J’imposais chaque centimètre carré de mon corps, comme pour y laisser mon empreinte, conserver ma présence. J’ai pris une cigarette. Puis deux. Puis trois. Et j’enjoyais chaque taffe comme si ma vie en dépendait, comme si « nous » en dépendait.

Même si cette cause était déjà perdue d’avance. Et je laissais les halos de fumée envahir la pièce. Je les observais un à un avec attention. On les expulsait délicatement et on les laissait s’évaporer si rapidement. Il ne restait plus que quelques minutes et j’avais abandonné toutes idées d’affronter une énième discussion. Tu as pris la dernière cigarette du paquet, l’as allumée avec difficulté, tiré une taffe, deux, trois. Tu as pris ma main et me l’a donnée. J’ai fait de même tout en fixant le mur qui était de mon côté.

Une semaine que j’avais fait mon nid dans ce 26m2. Et je découvrais seulement cette petite chose qui ornait le coin de ce mur blanc cassé : une pièce de 1 euro recouverte de rouge à lèvres. Quand tu as remarqué que je m’y intéressais, tu m’as demandé si je me souvenais de ce jour là.
La première fois qu’on s’était réellement parlé selon toi. Ouais, nan, une conversation d’usage quoi. Ce souvenir si insignifiant est remonté à la surface. Premier jour de cours, tu débarquais, tu étais perdu, presque aussi innocent qu’un chat errant, et m’avais demandé une pièce pour te payer un café. Ouais ça y est j’me souviens. Et je ne sais pas pourquoi mais ça devait être la journée mondiale de la gentillesse, parce que je t’en avais filé une et même que je l’avais embrassée pour montrer que ce geste était priceless. Et tu m’as avoué alors que, sans trop savoir pourquoi, tu l’avais gardée tel un trophée.

J’ai souri niaisement et j’me suis levée. Le décompte touchait à sa fin et essayant tant bien que mal de jouer la carte de la fille insensible, j’t’ai répondu en claquant la porte de ce taudis :

« You’re just a motherfucking romantic pussy »


+ Her Sinking Sun – Coma Cinema


Il semble avoir perdu tout espoir, tout laissé tomber. Ca grésille, ça crépite, c’est hésitant. On t’emmène sur un bateau qui fait naufrage avec ce synthé si mélancolique et ces voix si nostalgiques. Des voix qui sortiraient presque d’outre-tombe. Mais on s’accroche quand même aux bouées de sauvetage durant ces 2min33 de flou et d’incertitudes parce que le voyage en vaut quand même bien la chandelle.

Her Sinking sun clôture avec douceur la mixtape réalisée, il y a quelques semaines de cela, par ce génie de Blackbird Blackbird (big up à Auto-D). Et comme lui, Mat Cothran aka Coma Cinema te donne la permission de dl ses deux LP « Baby Prayers » et « Stoned Alone » gratos. Et ouais, il est du genre cœur sur la main pour mieux t’en envoyer dans les oreilles le ricain.

18 nov. 2010

Je te laisse puisque tu es heureux



"Cette étincelle dans tes yeux. Si vivante, si rieuse. Ce fameux rictus qui se dessine sur tes lèvres lorsque je dis des bêtises. Lorsque tu hoches la tête même quand tu n'es pas d'accord. C'est bête. Oui c'est bête. Idiot. D'une pure débilité. Mais c'est comme ça. Cette fossette au creux de tes joues maigres. Et surtout ce rire. Bordel ton rire. Ton rire qui en une seconde peut transformer un amas de débris en une babiole hors de prix. La tête que tu fais lorsque je dis des métaphores comme celle que je viens de dire. Je ne veux rien oublier. La paume de ta main, lorsque la mienne s'y blottit. Ton regard franc et transperçant lorsqu'il croise le mien. Cette douceur inattendue dans ta voix quand la mienne se fait toute petite. Je veux tout garder. Je veux m'y noyer. Je veux m'asphyxier. Mais je ne peux pas. Je ne peux plus. Encore une fois. Je ne regrette rien. Non en fait LOL je mens là. Je regrette. Tout. Oh oui bordel que je regrette. Mais ça ne fait rien. Ça passera. Becca, Théo et Mathilde m'ont aussi dit ça. Mais toi, oui toi. Tu m'as dit de ne jamais regarder derrière moi. Mais cette fois-ci je ne vais pas t'écouter et je vais me retourner. Car j'ai envie de te regarder. Une dernière fois. Et puis je te laisserai. Oui, je vais te laisser puisque tu es heureux."


Kanye West - Runaway

12 nov. 2010

It's time to move on

© Hedi Slimane

"Je m'attendais à tout sauf écrire un post ce soir. Je suis sur le balcon. Dark Fantasy. En pyjama. Hell of a life. Mon manteau quand même. Mon laptop. See me now. Il est presque deux heures du matin. Les voisins serbes ont arrêté d'écouter Madonna depuis une heure. Je ne voulais pas écrire mais j'ai pris le ramassis de courage qu'il me restait. Je me vois ailleurs sauf ici. Non je ne vais pas recommencer. Oui je vais m'arrêter là. Ce post ne vaut même pas un penny les gars. Vous le savez. Je me trouve marrante vers trois heures du matin quand je commence à écouter All of the lights on repeat. Mais on est entre deux et je me trouve vaine. Vide et vidée. Monster. Ouais c'est ça. Dépourvue de rêves, dépouillée de toi. Il ne me reste plus que cet infime morceau du ciel étoilé. Lost in the world."

6 nov. 2010

Vous êtes influents ?












© Bobby Krauss / Kaly Capriski


"Six Novembre Deux Mille Dix. Deuxième jour à la Cigale. Et puis je me dis qu'en fait j'aurai vraiment dû louer un appart dans le quartier. Mais j'ai peur de Barbès. C'est un peu Bagdad tsé. Il pleut des cordes. Bobby est retard. C'est normal. On s'engouffre rapidement et un groupe commence. Des frenchies. Whatevzzz. Je me rappelle même pas de leurs noms t'as vu. Puis la Patère Rose, c'est mignon frais et tout pimpant. J'aime bien. Pause. Reprise. Warpaint. Vlan dans ta gueule. Les meufs je les ai déjà vu à la Maroquinerie donc pas de surprises. Awesomeness + dopeness. Et Stella bordel t'es une batteuse hors pair. Merci Shannyn Sossamon et big up How to make it in America. Puis deux meufs débarquent, genre elles s'appelaient June et Lulla. Le micro marchait même pas. Whatvzzz BIS. Et là, ENORME. Les Local Natives mettent le feu à la Cigale. Ils sont tellement sisi trop beaux trop susu stylés . Beaux à en chialer. Les plus belles minutes du gig. Trop court pourtant. Longue pause. Spotted au bar avec ses potos, Lou Doillon. Reprise avec The Coral. Je me morfonds. Les middle age dans la fosse n'en peuvent plus. C'est la jouissance pour eux. Je sens les minutes passer. Péniblement. Une meuf vient me voir avec sa carte et nous demande: "Vous travaillez pour qui ?" "Vous ne serez pas influents par hasard ?". Je LOL sous cape. Je vois la setlist de là où je suis. Encore 6 chansons, on en est à la 5 ème je crois. Ils sont mignons mais c'est drôlement long. On the top of the top un couple de brêles me donne un coup alors que je filme "Dreaming of you". J'en ai ma claque. VENERE JE ME CASSE."

C'est comme un double cheeseburger







© Bobby Krauss / Kaly Capriski

"Cinq Novembre Deux Mille Dix. Les vrais savent. Mais vu que les ... bref, pour ceux qui savent pas ce soir là The Drums, Carl Barât, Free Energy et Surfer Blood étaient à la Cigale pour le Festival Inrock Black XS. Bordel je ne suis plus très lucide à cette heure-çi ça va pas le faire. Avec Bobby mon wingman, nous sommes des habitués à la Cigale. On arrive on se pose on se mets bien. Free Energy commence et nous fait bouger. C'est cool. Puis Surfer Blood, mes petits chouchous que j'ai déjà vu à la Maroquinerie et là MALAISE. Toi public de merde à la con de mes deux qui ne réagit pas et toi la meuf qui demande " C'est qui Surfer Blood ? " vous ne connaissez pas les vraies valeurs. Non mais laisse. Ils sont trop bien pour vous en fait. Moment câlin quand Free Energy les rejoins pour "Swim". On enchaîne avec Carl Barât. Toute la fosse est excitation. Moi je remarque qu'il est bien foutu quand même le Carl. Mais ça c'est la fatigue hein. Et aussi que j'ai fredonné "Bang Bang You're dead" des DPT avec nostalgie de mes années lycée où je foutais rien sauf lire Kant et traquer les mecs en Terminale S. Puis The Drums. Mes amours. Mes trésors. Et mon petit coeur dont les battements s'affolent toujours. Même si je les ai déjà vu l'été dernier dans ce même lieu ça fait doudoum doudoum. Ils commencent par "Best Friend" as usual, enchaînent avec "I need fun in my life" "The Future" "Book of short stories" "We tried" "Forever and Ever Amen" et bien sûr comme d'habitude "Down by the water" pour la touche finale (OUI, j'ai tout retenu). Adam, ma muse. Jonny est toujours aussi charismatique. Jacob tu me manques quand même. Quand au dude qui te remplace je sais pas c'est qui. Et Connor, c'est Connor bordel. Oui. Revoir Surfer Blood et The Drums mais c'est comme manger un double cheeseburger après avoir pris un hamburger tsé, c'est le pied. Toujours."