24 févr. 2011

Lie to me before you go


"Soyons fous tu m'as dis. J'ai ri car nous l'étions déjà, bien avant que tu ne me le demandes en tout cas. Nous étions déjà fous alliés. Fous de croire en nous. Le reste on s'en foutait pas mal. Plus rien ne nous importait. Du moins à ce moment là. On avait choisi d'obéir à nos propres lois. Les laisser nous régir à leur guise. A leur bon gré. Et puis on s'est laissé couler. On a suivi le flow comme on dit. On s'est fié à nos instincts les plus enfouis. Et puis on a marché. Ensemble on a tout vu. Les moments interminables de ramasse. Les lendemains de batailles émotionnelles. Les hangover du cœur. Les destinations toutes aussi inconnues les unes que les autres. La fougue impétueuse qui nous animait ces matins d'hiver. Tout cela est bien anodin, me diras-tu. Mais en un clin d'œil tout a disparu. Nous somme devenus des êtres de pierre et non plus de chair. Nos sourires de marbre et nos rêves de poussière. Depuis je n'ai cessé de dire les mots pourquoi et comment. Seul le silence me répondait. Je sais c'est redondant. On aurait dit un vieux tourne-disque rouillé par le temps qui repasse les mêmes morceaux sans arrêt. Toujours la même rengaine, le même refrain. T'en vouloir n'est plus devenu occasionnel. M'en vouloir non plus d'ailleurs. J'ai hésité avant d'écrire tout ça. Je ne sais pas. Tu me lis peut être. Ou pas. Qui sait. Un jour tu me liras peut être. Tes yeux se poseront sûrement sur ces bribes de phrase. Tu te crisperas peut être. Ou tu en riras. Ou tu n'y verras que du feu. J'en sais fichtre rien bordel. Je ne vois pas le futur. Je ne l'ai jamais vu à vrai dire. Je ne veux pas. Les œillères de présent sont là pour ça. Le temps passe et je trépasse. Si un jour tu tombes sur ces mots, ne doute pas. Tout y est, c'est bien ça."


Body Language - You can



2 févr. 2011

Like a firework in my void


"J'étais dans cette gare. Pas loin un couple blasé et leur gosse qui braillait toutes les 4 secondes. D'un geste mécanique je remettais une mèche rebelle derrière mon oreille. Je lissais ensuite ma robe avec frénésie. J'avais l'impression d'avoir des plis imaginaires. Je ne sais pas combien de temps j'ai fais cet aller retour mèche-robe. On appelle ça de la débandade je crois. Ou les chocottes. J'sais pas. Le pire c'est qu'après tout ce temps, j'ai toujours autant de mal à décrire ce tumulte. J'avais perdu le contrôle de tout mon corps. Je me disais que c'était sûrement ça, perdre les pédales. Et puis je te vis au loin. Bordel point de départ pour Vrille City quoi. En l'espace d'une minute j'oubliais pourquoi j'étais là. Pourquoi je ne cillais toujours pas, alors que la foule s'agglutinait et qu'un groupe d'enragés pressés manquait de me trépasser. Pourquoi j'avais froid or on était en été.

Puis je vis ta tête surgir plus distinctement de cette immonde vague humaine. Je déglutis avec peine et difficulté. Mes mains moites comme jamais. Mon petit con de pouls qui s'affolait. Quel abruti. Puis tes yeux se verrouillèrent sur moi. Et là je me disais que ça y est, c'était la fin. Je m'imaginais déjà traverser ce long tunnel et la lumière au bout tu sais. Mais j'étais bien dans cette gare, et tu étais à trois pas de moi. Mes membres refusaient d'obéir. Ces sales connards de traitres. J'avais envie de prendre mes jambes à mon cou. Mais rien à faire. Je m'insultais de tous les noms. Niet, nada.

J'avais envie de me terrer quelque part. J'avais pas envie de croiser ton regard. Mais je sentais ton souffle. Aussi léger qu'une brise printanière. Aussi rassérénant qu'un doudou. Cette dernière comparaison relève de la niaiserie totale mais ça n'fais pas d'mal. Sans crier garde tu m'as serré dans tes bras. J'arrivais plus à réfléchir. Nous cœurs dansaient la salsa en version accélérée et j'avais du mal à suivre leur course effrénée. Ma respiration s'y est mise aussi. Et sans prévenir tu as saisi ma main et m'intima de te suivre. Et ce depuis ce jour, ce jour où tu m'as pris la main, dans cette gare, je t'ai suivi tête baissée, le cœur constamment au bord de l'explosion."

Dans le néant.

Destroyer - Kaputt