22 janv. 2011

Erase me


"On n'a jamais vraiment su comment on en est arrivé là. Quand on y réfléchit, c'est comme si la notion du temps avait soudainement disparu. J'essaie de faire le recoupement. Quand ça s'est déclenché, quand ça s'est arrêté. Le vide total. Mais très franchement plus le temps passe, moins j'ai envie de me souvenir. Ouais c'est ça en fait. J'ai plus envie que mon cœur se serre à l'évocation de ton nom. Que ce fils de pute se met à battre comme jamais. Que ces images reviennent par centaines, voir par milliers. J'aimerai pouvoir m'en relever, m'en sortir au moins indemne, sans égratignures. Mais j'crois qu'il est trop tard. Ma vie qui autrefois était un recueil de nouvelles exaltantes n'est plus qu'un ramassis de souvenirs. Poussiéreux, lourd, encombrant, tel une ancre jetée à l'eau. Dans le fond, on n'a jamais vraiment compris le pourquoi du comment. Ou le comment du pourquoi. On n'a jamais vraiment cherché à savoir. On s'est accepté. La vie a accepté. Et on s'est laissé coulé. Je savais comment ça allait finir. Bordel je le savais. Mais je n'ai rien fait pour éviter ça. J'ai même pas essayé de lutter. D'ailleurs je crois qu'on appelle ça de la faiblesse. Ou de l'amour. Qu'en sais-je. Je veux pas le savoir. Je ne veux plus rien savoir. Je me répète je sais. Le pire c'est que je ris nerveusement à tout. Je ne fais que ça en ce moment. Mais ce qui m'angoisse le plus dans tout ça c'est que ton visage me hantera jusqu'au bout. Quand je grelotterai de froid au fond de mon lit vide et froid, je sais que c'est à la chaleur de tes bras que je penserai. Quand je prendrai peur, c'est ton prénom qui me viendra à l'esprit. Si seulement tu me débectais. Tout aurait été plus facile. Tu n'es même plus là pour constater tout ça. Tu es devenu tout et rien à la fois. J'aurais aimé que tu sois plus "rien" que "tout."


The Streets - OMG

9 janv. 2011

Kiss the past hello



"Je fais le sermon qu'un jour je raconterai cette année 2010 à mon gosse. Oui je me fais cette promesse. Je lui parlerai de cette année full-time fail, part-time win. Je serai dans la cuisine pendant qu'il sera en train de boire son lait et manger ses cookies. Moi, blasée d'origine. Lui, blasé depuis sa naissance. De toute façon cette génération ne sera qu'à base de ça. Au moins je serai à jour. Une carotte sera mon alibi. Je ferais genre j'm'affaire et tout mais en fait le plat lui, sera déjà prêt. Mes doigts seront engourdis, mon front plissé. Ma voix sera empreinte de nostalgie pure et dure of course, sinon ça l'ferait pas. Dans le fond cette scène est censée être hyper comique j'vous assure.

Et puis je me souviendrai de tout. Comme si c'était hier que je badais en pom pom short chez moi en écoutant All Of The Lights à fond, me prenant pour Rihanna (big up Loreen). Comme si c'était hier que MBDTF passait en boucle all time long dans ma vie. Comme si c'était hier que j'écoutais la mixtape de jj ou encore The Heart Of The Nightlife de Kisses. Comme si c'était hier qu'on allait chez Becca et qu'on se mettait bien devant Jersey Shore avec les autres. Comme si c'était hier soir que tout le monde dormait pendant que nous dansions dans la pénombre sur Broken Dreams Club de Girls. Comme si c'était hier que nous étions enroulés dans cette couette, sans un mot, et que seuls nos souffles conversaient. Comme si c'était hier que je lisais Lifemelt pour la première fois. Ce matin de septembre, un peu frisquet où tu m'avais retrouvé là, tellement happée par ma lecture que je ne m'étais même pas rendue compte que tu étais déjà réveillé, et que tu m'observais, que tu riais en douce. Tu te rappelles de ce post qui s'appelait "Tu m'aimes mais tu le sais pas encore" ? Un peu que tu t'en rappelles. Je t'avais bassiné et ce non-stop tellement je l'avais aimé. Comme si c'était hier que je te l'ai fait lire aussi. Comme si c'était hier que nous étions à cette pendaison de crémaillère où t'as failli cramer les rideaux d'Eugénie. Comme si c'était hier que tu m'a fendu le cœur et que celui-ci s'est volé en éclats. Comme si c'était hier que nous avions ri de tout, de rien, de nous. Comme si c'était hier que c'était fini.

Et puis je me serai tue. Abruptement. Je me serai rendue compte que je n'étais pas devant toi mais devant lui. Je me serai mordue la langue d'une force car je m'en serai voulue. Mon petit loup, oui le fruit de mes entrailles du haut de ses 6 ans m'aurait regarder avec ces yeux mordorés. Empreints de douceur et d'innocence. Comme s'il avait vu clair, comme s'il avait compris que je t'avais laissé t'en aller car je ne pouvais pas me laisser aller."


JJ - Things Will Never Be The Same Again