2 févr. 2011

Like a firework in my void


"J'étais dans cette gare. Pas loin un couple blasé et leur gosse qui braillait toutes les 4 secondes. D'un geste mécanique je remettais une mèche rebelle derrière mon oreille. Je lissais ensuite ma robe avec frénésie. J'avais l'impression d'avoir des plis imaginaires. Je ne sais pas combien de temps j'ai fais cet aller retour mèche-robe. On appelle ça de la débandade je crois. Ou les chocottes. J'sais pas. Le pire c'est qu'après tout ce temps, j'ai toujours autant de mal à décrire ce tumulte. J'avais perdu le contrôle de tout mon corps. Je me disais que c'était sûrement ça, perdre les pédales. Et puis je te vis au loin. Bordel point de départ pour Vrille City quoi. En l'espace d'une minute j'oubliais pourquoi j'étais là. Pourquoi je ne cillais toujours pas, alors que la foule s'agglutinait et qu'un groupe d'enragés pressés manquait de me trépasser. Pourquoi j'avais froid or on était en été.

Puis je vis ta tête surgir plus distinctement de cette immonde vague humaine. Je déglutis avec peine et difficulté. Mes mains moites comme jamais. Mon petit con de pouls qui s'affolait. Quel abruti. Puis tes yeux se verrouillèrent sur moi. Et là je me disais que ça y est, c'était la fin. Je m'imaginais déjà traverser ce long tunnel et la lumière au bout tu sais. Mais j'étais bien dans cette gare, et tu étais à trois pas de moi. Mes membres refusaient d'obéir. Ces sales connards de traitres. J'avais envie de prendre mes jambes à mon cou. Mais rien à faire. Je m'insultais de tous les noms. Niet, nada.

J'avais envie de me terrer quelque part. J'avais pas envie de croiser ton regard. Mais je sentais ton souffle. Aussi léger qu'une brise printanière. Aussi rassérénant qu'un doudou. Cette dernière comparaison relève de la niaiserie totale mais ça n'fais pas d'mal. Sans crier garde tu m'as serré dans tes bras. J'arrivais plus à réfléchir. Nous cœurs dansaient la salsa en version accélérée et j'avais du mal à suivre leur course effrénée. Ma respiration s'y est mise aussi. Et sans prévenir tu as saisi ma main et m'intima de te suivre. Et ce depuis ce jour, ce jour où tu m'as pris la main, dans cette gare, je t'ai suivi tête baissée, le cœur constamment au bord de l'explosion."

Dans le néant.

Destroyer - Kaputt

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire