7 déc. 2010

Nervous Breakdown



J’ai ouvert les yeux, puis je les ai fermés. Ouvert. Fermé. Et cela, je ne sais combien de fois, en espérant si fort à chaque tentative apercevoir ce mur blanc cassé. Il n’en était rien. Seulement ces immondes lambris troués à l’infini. Je ne m’y suis toujours pas faite à force. Rien n’y fait. Je me suis réveillée péniblement et j’ai craqué mes doigts un à un. Mauvaise habitude, je sais, tu me le répètes à chaque fois. Je me suis alors assise au bord du lit, la tête entre les mains, coudes sur les genoux, pieds posés sur le carrelage froid. Et j’ai inspiré. Puis expiré. Inspiré, expiré, inspiré. De plus en plus fort, de plus en plus lentement. Un aller/ retour dans mes poumons et dans mon cœur et dans ma tête. J’aspirais cet oxygène, je le consommais, je le laissais me pénétrer, s’extérioriser, s’expulser, me vider.

Je suis seulement restée une trentaine de secondes dans cette position avant que tu réagisses. J’avais même chronométré en calculant mon pouls au passage. Joindre l’utile à l’agréable comme on dit. Tellement prévisible comme mec. Tu as commencé à me caresser le dos, de haut en bas, avec le dos de ta main. Frôlant ma colonne vertébrale, interagissant avec chaque pores de ma peau en espérant que je frissonne un tant soit peu. Aucune réaction.

T’as pas lâché l’affaire et ça, tu vois, ça m’emmerdait. T’as recommencé ta combine mais pas un geste, pas un levé de sourcil, pas un mouvement de ma part. Et comme tu t’inquiètes si facilement tu n’as pas tardé à me rejoindre au bord du lit. Finalement. Assis à mes côtés tout en gardant cette main faussement protectrice sur mon épaule. Tu avais oublié depuis longtemps le magique « ça va ? » pour un « qu’est ce qui ne va pas, encore? ». Pessimisme quand tu nous tiens.

J’ai une fois de plus gardé le silence. Je ne pouvais pas te parler à toi et ça t’exaspérait tellement. Et malgré le son de la pluie battante s’acharnant à me brouiller les idées et tes jérémiades dignes de l’actor studio, je ne pensais qu’à une chose : au simple fait que mes pieds étaient gelés. Insignifiant n’est-ce pas, quand on sait qu’à deux centimètres de mes oreilles tu t’évertuais à un discours moraliste ponctué de ci de là par des je t’aime ou des je te hais ou des je ne pense qu’à toi tout le temps et tutti quanti. Ouais mais là j’avais de plus en plus en froid. Un vent glacé s’était glissé dans tous mes membres et j’arrivais plus à bouger, ça me paralysait, tu me paralysais.

Tu ne le remplaceras pas, jamais. Mais tu t’y es fait. Tu plaçais tellement d’espoir en moi que ça en devenait pathétique. Et même si t’es le genre de genre de mecs qui ne me laissera jamais tomber, le genre de gars prêt à tout sans aucune contrepartie, le genre de gars que l’on présenterait volontiers à ses parents pour faire bonne figure , le genre de gars sur lequel les filles aussi brisées que moi poseraient volontiers tous les malheurs du monde sur leurs épaules, le genre de mecs trop gentil quoi. Et bien, j’te l’ai avoué, agrippant le reste de courage qu’il m’ait été donné, durant un blanc sur lequel tu tentais de rependre ton souffle : j’me servais de toi.

Et la pluie battait si fort à la fenêtre et mon pouls s’accélérait, et les veines de mes tempes gonflaient. Et pendant que je continuais mes pseudos séances de relaxation entre mes paumes, t’as une fois de plus recommencé ta scène. Pire qu’une fille durant la mauvaise période du mois. T’avais beau me répéter qu’on ne pouvait pas jouer avec tes sentiments, que c’était la vie, la vraie et non un jeu, je savais pertinemment que si, c’en était un. Et malheureusement ni toi ni moi n’étions les gagnants. Seulement des perdants, seulement des putains d’pions.


Girls – Heartbreaker


Je t’aurais bien mis l’EP en entier tellement mes oreilles s’y sont accrochées de bout en bout mais je ne vais faire que teaser. Heartbreaker c’est une histoire sans fin, maintes fois vécue, maintes fois interprétée. Mais là où les Girls te donnent envie de la redévelopper c’est qu’ils t’offrent un morceau entêtant et léger qui te ferait presque oublier que ton/son cœur s’est brisé, et que, par la force des choses, tu t’empresseras de la chantonner en allant faire tes courses au supermarché.

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