2 déc. 2011

Afterwards, it's still the same

"J'ai mis du temps. Trop de temps. J'ai pas voulu céder à ce sentiment urgent de tout déblatérer. Je t'ai revu. On dit que le hasard fait bien les choses mais en fait c'est une pute. Te fatigues pas. Tu me reliras demain quand tu auras surmonté ton hangover. Tu m'as demandé comment ça allait. Mon sourire forcé est passé crème, tu n'y as vu que du feu. As usual. Tu as posé tes yeux sur moi comme au bon vieux temps. Je t'ai demandé d'arrêter. Tu as souris. J'en veux pas de tes sourires. Je veux juste que tu déguerpisses au plus vite. Tu as parlé de la vie, du temps, du mes cheveux. Dans le désordre. Tu as remarqué mes cernes. Mais moi polie, j'ai omis le fait que les tiennes n'étaient pas non plus au top de leur forme. J'aurais dû prendre mes jambes à mon cou. Au lieu de rester planter là. Débile à souhait. Tu m'as demandé ce que je comptais faire pendant les fêtes. Tu te foutais sûrement de ma gueule intérieurement. J'ai haussé mes épaules. Ma bouche commençait à devenir pâteuse. Ironique car je n'avais rien bu. Edith et Nicolas étaient assis sur le canapé en train, en train de jeter des regards furtifs vers notre côté, ces enfoirés. En balayant le salon du regard je suis tombée sur un pot de fleur. Edith raffolait des orchidées. C'était "son" truc. Et là je me suis mise à imaginer comment serait ma vie si j'étais une orchidée. Si tu devais t'en occuper. Tu m'aurais sûrement arroser généreusement un jour, un mois, et puis le lendemain d'un vendredi tu aurais cessé brutalement. Sans prévenir. Juste comme ça. Tu m'as sortit de ma rêverie en réitérant ta question sur les fêtes. J'ai sursauté. J'avais oublié que tu étais là. J'avais oublié ton existence. Voilà. J'y suis enfin. Tes yeux perçants mais lessivés se posèrent sur l'écran de ton téléphone. J'ai compris que c'était plus moi. Ça ne le sera plus jamais. Tu as essayé de me retenir mais j'ai reculé. Tu croyais peut être qu'on était encore en Été. Qu'on revenait de la plage, bronzés et assoiffés. Le soleil tapait sur nous mais que nenni. Rien n'importait plus que toi et moi. Tu t'es trompé. Sur toute la ligne. Tu peux garder ta compassion pour toi. Ça te réchauffera pendant les longues nuits d'hiver. J'ai tourné le dos à présent. Je sens toujours ton regard posé sur moi. Mais on s'en branle. Je rentre chez moi. Là où le néant m'attends."

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